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TV LGM - Fédération du Cher

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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 10:21

Jean-Marie Bockel, dans le quotidien "Les Echos" du 16 août 2010...

 

Tirs à balle réelle contre les forces de l'ordre, voitures et commerces incendiés, conflits armés entre bandes rivales sur fond d'économie souterraine, telle est la triste litanie des scènes de violence urbaines qui se succèdent à la une de l'actualité. Notre pays, qui souffre encore des conséquences de la crise financière, n'en peut plus de ces débordements qui impliquent des délinquants de plus en plus jeunes.

 

En me confiant une mission concernant la prévention de la délinquance, thème qui me mobilise depuis longtemps, le président de la République apporte un cinglant démenti à ses contempteurs qui voudraient l'enfermer dans l'image du tout répressif. La fermeté des réponses qu'il convient d'apporter pour faire prévaloir la loi républicaine est une priorité absolue que nul ne peut contester.

Mais il faut parallèlement tout mettre en oeuvre avec la même détermination pour traiter le plus en amont possible cette délinquance en associant élus locaux, acteurs associatifs, travailleurs sociaux, policiers, représentants de l'autorité judiciaire et de l'Education nationale. C'est la feuille de route fixée par le président de la République et je souhaite apporter ma contribution à cette politique d'ensemble, loin des anathèmes et des caricatures avec un souci d'efficacité et de dépassement des faux clivages.

 

Tel sera l'enjeu des assises nationales de la prévention de la délinquance que je me propose d'organiser en octobre prochain à Paris. Il est urgent de faire un inventaire des besoins, des moyens et des actions à mettre en oeuvre pour consolider les efforts entrepris depuis 2002 en matière de prévention de la délinquance.

 

Je crois nécessaire, à cet égard, d'en appeler à la responsabilité de l'ensemble des décideurs politiques locaux et nationaux. Les événements récents de Grenoble ou ceux survenus en banlieue parisienne ont profondément meurtri l'opinion. La loi de groupes violents régnant par l'intimidation et la terreur tant dans nos quartiers que dans les transports publics, ou dans l'enceinte de nos établissements scolaires ne peut l'emporter sur celle de la République. De tels actes visent la destruction de toutes formes d'autorité légale et l'anéantissement de notre conception du vivre ensemble. Face à une telle dérive, il est tout à fait salutaire que le président de la République ait été à l'unisson de l'émotion et de l'indignation exprimées par la majorité de nos concitoyens.

 

Pourtant de belles âmes ont cru devoir gloser sur une manoeuvre électoraliste, prétendument ourdie par le président de la République afin de ramener le thème de la sécurité au centre du débat politique. Je ferai simplement remarquer que ce sont les faits de délinquance et de violence qui se sont eux-mêmes invités au coeur de l'espace public. Le déni du réel n'est pas seulement une faiblesse de l'esprit, c'est aussi une faute contre l'exigence républicaine qui devrait transcender les passions partisanes.

 

Personne ne peut nier le volontarisme mis en oeuvre depuis l'élection présidentielle pour reconquérir des territoires qui semblaient avoir été délaissés par la République et répondre ainsi aux attentes des couches populaires. La gauche d'opposition, qui invoque la police de proximité comme une panacée, feint d'oublier que Lionel Jospin, quand il était Premier ministre, avait cédé aux pressions de l'aile angélique de sa majorité en refusant d'allouer à ce dispositif les moyens budgétaires demandés par le ministre de l'Intérieur de l'époque. Le Parti socialiste, qui porte en raison de ses atermoiements d'hier une lourde responsabilité dans l'aggravation des violences urbaines, se trouve à contretemps en refusant de voir que la donne a changé.

 

Les menaces qui mettent en danger le contrat social appellent des réponses novatrices.

 

Les mesures relatives à la sécurité intérieure mises en oeuvre avec un volontarisme exemplaire par le gouvernement ne constituent pas à elles seules le contenu de toute la politique de sécurité qu'il importe de mener. A l'évidence, la prévention de la délinquance ne peut plus être conçue comme une sorte de substitut aux politiques qualifiées péjorativement de sécuritaires, qui longtemps ont constitué le socle intellectuel d'une « culture de l'excuse » conduisant au délitement des politiques de sécurité. Pour autant, celles-ci ne peuvent se résumer aux seuls aspects répressifs.

 

Dur avec la délinquance, dur avec ses causes, disait Tony Blair. C'est exactement le sens de l'action gouvernementale et le sens de mon action dans le domaine de la prévention de la délinquance.

 

Il me paraît aujourd'hui en effet essentiel d'affiner nos propositions autour de trois axes fondamentaux : la responsabilité des parents, la lutte contre la récidive et le renforcement de la coordination des acteurs engagés dans les politiques de prévention de la délinquance, tant au niveau local que national.

Il existe à cet égard un vivier d'innovations locales et de bonnes pratiques qu'il convient de mieux articuler avec les politiques nationales et de généraliser.

 

Cette démarche ne saurait évidemment se concevoir sans concertation avec l'ensemble des partenaires engagés dans la lutte contre la délinquance juvénile, et notamment les élus locaux. Tel est l'enjeu des assises nationales de prévention de la délinquance qui seront suivies d'un rapport que je remettrai au président de la République.

J'entends ainsi apporter - avec pragmatisme et humanisme -ma contribution à la mise en oeuvre d'une politique équilibrée visant autant à restaurer l'autorité de l'Etat qu'à casser la spirale de la délinquance des mineurs, qui hypothèque l'avenir de notre société.

 

 

Jean-Marie Bockel, dans Les Echos

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